Je suis hypnothérapeute et sophrologue depuis 2008 et je crains bien qu’une chose que j’ai transmise pendant de nombreuses années à mes clients faisait plus de mal que de bien et c’est en rapport avec le stress.
Mon erreur était d’avoir juste écouté l’objectif de mes clients quand ils me demandaient de réduire leur niveau de stress. Je croyais encore, comme beaucoup d’ailleurs que le stress rendait malade. Qu’il augmentait les risques sur tout, du rhume aux maladies cardiovasculaires.
Pour moi, comme pour mes clients, le stress était l’ennemi à abattre.
Et puis un jour en 2017, je suis tombé sur une conférence de la psychologue Kelly McGonigal*.
Mon rapport au stress a alors complétement changé tant dans ma vie que dans ma manière d’accompagner les gens. Ce n’est pas le stress qui fait mal. Il y a une chose qui fait beaucoup plus mal que le stress et c’est ce que j’ai découvert dans cette conférence.
Sommaire
1- Etude scientifique sur le stress
Voici en résumé ce que Kelly Mc Gonigal dit dans sa conférence. En 2012, l’équipe d’Abiola Keller, de l’université du Wisconsin, a analysé les données sanitaires d’environ 30 000 américains pendant 8 ans et montré l’importance de la perception de chaque individu en situation stressante.
Si une personne a subi une forte charge de stress au cours de la dernière année et croit que cela aura un effet négatif sur sa santé, son risque de mourir prématurément est 43% plus élevé que si elle croit que ce stress aura peu d’effet. Les gens qui avaient connu beaucoup de stress mais ne percevaient pas le stress comme nocif, n’étaient pas plus susceptibles de mourir. En fait, ils avaient le risque le plus faible de mourir de tous les participants à l’étude y compris les personnes qui avaient relativement peu de stress.
Est-ce que changer notre façon de percevoir le stress pourrait nous faire bénéficier d’une meilleure santé ?
Et là, la science répond oui. Lorsque nous changeons d’état d’esprit à propos du stress, nous pouvons modifier la réponse de notre corps au stress.
Voilà comment cela fonctionne concrètement : Si votre cœur battait la chamade, que votre respiration était plus rapide et si vous étiez en sueur, normalement vous interprétiez ces changements physiques comme de l’anxiété ou comme des signes montrant que vous ne supportez pas très bien la pression. Mais qu’en serait-il si vous les voyiez comme des signes comme quoi votre corps a été stimulé pour vous préparer à relever un défi ?
Un autre article à lire aussi :
– Techniques pour diminuer le stress de l’examen de conduite
C’est exactement ce dont ont été informés les participants à une étude menée à l’Université d’Harvard aux Etats-Unis. Avant qu’ils ne passent un test, ils ont appris à penser leur stress comme utile. Ce cœur qui bat la chamade vous prépare à l’action. Si vous respirez plus vite, il n’y a aucun problème, ça apporte plus d’oxygène à votre cerveau. Les participants qui ont appris à voir la réponse au stress comme utile à leur performance étaient moins stressés, moins anxieux et plus confiants.
Leur réponse au stress avait changé. Dans une réponse typique au stress, notre rythme cardiaque augmente et nos vaisseaux sanguins se contractent. C’est l’une des raisons pour laquelle le stress chronique est parfois associé aux maladies cardiovasculaires. Il n’est pas vraiment sain d’être dans cet état tout le temps. Mais dans l’étude où les étudiants ont perçu leur réponse au stress comme utile, leurs vaisseaux sanguins sont restés détendus. Leur cœur battait toujours la chamade, mais leur profil cardiovasculaire était beaucoup plus sain.
Ca ressemble en fait beaucoup à ce qui se passe dans les moments de joie et de courage.
Tout au long d’une vie d’expériences stressantes, cette seule modification biologique pourrait faire la différence entre une crise cardiaque provoquée par le stress à 50 ans et vivre en bonne santé jusqu’à 90 ans.
C’est vraiment ce que la nouvelle science du stress révèle : la manière dont nous percevons le stress a son importance.
La prochaine fois que votre cœur battra la chamade à cause du stress, vous vous souviendrez de cet article et vous vous direz que c’est votre corps qui vous aide à relever ce défi. Si vous percevez le stress de cette façon ainsi, votre corps vous croira, et votre réponse au stress deviendra plus saine.
A lire aussi un article sur les acouphènes:
– Acouphènes d’origine cervicale : les causes, les symptômes et les traitements]
2- Le stress nous rend plus sociable
C’est l’un des aspects les plus sous-estimés de la réponse au stress.
L’ocytocine est une neuro-hormone. Elle est aussi appelée « l’hormone du câlin ». Elle ajuste avec précision les instincts sociaux de votre cerveau. Elle nous incite à faire des choses qui renforcent nos relations intimes. L’ocytocine nous donne envie de contact physique avec nos amis et notre famille. Elle accroit notre empathie. Elle nous rend même plus disposé à aider et soutenir les gens que nous aimons. L’ocytocine permettrait aussi de mieux comprendre les autres et ainsi de faire davantage confiance aux gens qui nous entourent, et plus enclins à les aider. Ce que l’on ignore sans doute, c’est que cette même ocytocine est aussi produite en réponse au stress. Qu’est-ce qui se passe quand on est stressé ? La glande pituitaire la produit. Elle fait tout autant partie de notre réponse au stress que l’adrénaline qui fait battre notre cœur. Quand l’ocytocine est libérée durant la réponse au stress, cela nous incite à chercher de l’aide. Notre réponse biologique au stress nous pousse à exprimer nos sentiments à quelqu’un au lieu de refermer le couvercle dessus.
3- Pour conclure
Est-ce que cet article vous permet de cesser de voir le stress (uniquement) comme une menace et de vouloir vous en débarrasser ? Et plutôt de voir le stress davantage comme un ami. Et c’est là le défi. Quand par exemple, vous réussissez à passer de « Je veux m’en débarrasser » à « J’en ai besoin ».
Vous pouvez aussi consulter ma page sur le stress pour avoir plus d’informations sur ma manière de travailler sur ce sujet en séances de sophrologie et d’hypnose à Angers et en visio.
Vous pourriez aussi regarder mon article avec 6 exercices de sophrologie pour mieux gérer son stress au travail.
*Vidéo TED 2013 – Kelly Mcgonigal Comment faire du stress votre ami ?
0 commentaires